Dans sa dernière étude intitulée “L’avenir du travail”, Bain & Company analyse les motivations des salariés dans un monde du travail en pleine transformation et les approches gagnantes des entreprises pour y répondre.
L’étude montre notamment que 58% des salariés de 10 grands pays à travers le monde ont été amenés à repenser l’équilibre entre leur travail et leur vie personnelle au cours des 20 derniers mois. Le rapport présente par ailleurs 5 mutations qui redessinent le travail et identifie les actions que les entreprises peuvent mettre en œuvre pour attirer et fidéliser les talents.
1/ L’émergence de nouvelles attentes
Même si la rémunération demeure une priorité pour la plupart des salariés, ils sont seulement 22% à la considérer aujourd’hui comme le premier facteur de motivation au travail. L’intérêt du métier, la flexibilité et la sécurité de l’emploi comptent désormais parmi les priorités majeures. Les nouvelles générations attendent de leur travail qu’il contribue à la fois au lien social et au sentiment de poursuivre un but supérieur.
2/ Plusieurs définitions possibles d’un « bon job »
Bain & Company identifie 6 archétypes de salariés avec des priorités différentes. L’étude souligne la nécessité pour les dirigeants d’admettre que leur vision personnelle de ce qui semble être un « bon job » n’est pas forcément partagée par tout le monde dans l’entreprise, en particulier par les salariés en première ligne.
3/ La valorisation des compétences humaines
Les avantages des femmes et des hommes de l’entreprise sur les machines (comme la capacité à résoudre des problèmes, les relations interpersonnelles et la créativité) gagnent en importance à mesure que l’automatisation élimine les tâches répétitives. Dans les économies avancées, Bain & Company s’attend ainsi à voir évoluer la composition des métiers vers davantage de “compétences humaines”. Cette évolution va nécessiter de reformer une part importante de la main d’œuvre.
4/ Les frontières de l’entreprise sont décloisonnées
La pandémie a accéléré le développement du travail à distance et de la « gig economy » et ouvre davantage encore les frontières de l’entreprise. Dans un environnement où les interactions physiques ne sont plus quotidiennes, beaucoup de sociétés sont confrontées au défi de réinventer l’affectio societatis. Les entreprises qui y parviendront par leur créativité et leur innovation gagneront un avantage compétitif significatif.
5/ Le trouble des jeunes face à l’incertitude
Les plus jeunes salariés, en particulier dans les économies avancées, subissent une pression psychologique croissante qui se répercute sur leur vie professionnelle. Problèmes financiers, instabilité de l’emploi et difficultés à atteindre leurs objectifs de carrière, sont les préoccupations majeures de plus de 60% des moins de 35 ans (contre seulement 40 % des plus de 35 ans). La probabilité d’accession à une classe sociale supérieure est de plus en plus faible. Bien plus, elle a atteint son niveau le plus bas depuis le milieu du XXe siècle.
Face à ces évolutions, Bain & Company identifie 3 priorités pour les entreprises :
1/ Devenir des fabriques de talents plutôt qu’être simplement des recruteurs efficaces. Alors que les entreprises sont confrontées à une pénurie de talents, certaines trouvent les moyens de libérer le potentiel de leurs salariés. Elles imaginent en effet des parcours professionnels non linéaires et originaux (dont l’aboutissement n’est pas nécessairement un poste de management), et développent l’employabilité de toutes et tous.
2/ Ne plus considérer les salariés comme des machines et développer les « compétences humaines ». L’entreprise accompagne les collaborateurs pour développer leurs capacités personnelles et donner du sens à leur carrière. L’organisation du travail peut être repensée pour permettre aux femmes et aux hommes qui la composent d’utiliser au mieux leurs “compétences humaines”.
3/ Construire une organisation qui confère un sentiment d’appartenance et permet à chacune et chacun d’être soi-même tout en partageant un socle de vision partagée et de valeurs communes.
NB : Le rapport est issu d’une enquête menée par Bain & Company et Dynata auprès de 20.000 salariés, complétée de plus de 100 entretiens approfondis. Les 10 pays dans le périmètre (États Unis, Chine, Allemagne, France, Italie, Japon, Inde, Indonésie, Nigéria et Brésil) représentent environ 65% du PIB mondial et offrent un large panorama de cultures présentes à travers le monde.
Pour télécharger le rapport complet : https://www.bain.com/contentassets/7005324f6dad42ac8cb2e01f96215cca/bain_report_future-of-work_embargoed.pdf