L’Observatoire Spinoza (la branche recherche de la Fabrique Spinoza) publie la première étude scientifique sur les leviers à activer et optimiser pour développer le concept de « santé positive » en adoptant une approche globale de la santé, une éthique « du prendre soin » (care) et des pratiques associées.
Parmi les nombreux facteurs étudiés par les auteurs, plusieurs relèvent de l’environnement de travail.
D’après les auteurs, le travail peut rendre très malade ou contribuer à la bonne santé en quelques principes d’action simples : ergonomie, espace, gouvernance et biophilie.
Ils relèvent ainsi que les RPS (risques psycho-sociaux) ont été la 2e cause d’arrêt de travail après le coronavirus en 2020 et que les TMS représentaient 87 % des maladies professionnelles en 2017, 54% des télétravailleurs disant souffrir de douleurs lombaires.
L’étude préconise donc une approche ergonomique du bureau, complétée de postures, et pratiques simples, telles que se lever 2 minutes chaque heure, réduisant ainsi de 33 % le risque de mourir prématurément. Par ailleurs, l’étude indique que les espaces conditionnent également la santé au travail en ce qu’ils peuvent générer du stress hormonal s’ils sont non adaptés à l’activité. Là encore, l’ergonomie peut améliorer considérablement l’impact sur la santé des collaborateurs.
Par ailleurs, l’étude aborde le sujet de la gouvernance et de la culture managériale susceptibles de favoriser l’autonomie et la bienveillance. Par ces moyens, l’entreprise peut créer appartenance et sens, qui ont un impact direct sur la santé.
L’organisation spatiale est également abordée et présentée comme un moyen d’encourager (ou pas) les relations humaines, et donc d’impacter la santé.
Enfin, l’étude rappelle que la lumière, l’air, l’eau ou le digital conditionnent aussi la santé au travail. Travailler près d’une fenêtre allongerait ainsi la durée du sommeil de 37 minutes.
L’étude cherche ainsi à encourager la co-conception et l’animation de lieux de travail à santé positive.
Que ce soit à travers des pratiques issues du « nudge » ou du design actif pour inciter à l’activité physique (peindre les marches d’un escalier en notes de piano pour inciter à le prendre, doter un bâtiment de jardins en terrasses successives pour inviter à la promenade, au sport ou au repos), ou qu’il s’agisse de biomimétisme pour s’inspirer du vivant (l’Eastgate Building au Zimbabwe dispose d’une ventilation naturelle et économique inspirée d’une termitière), il s’agit pour les entreprises, par leurs aménagements, d’encourager les collaborateurs à intégrer des habitudes de vie plus saines.