Selon le « Sustainability Report 2022 » publié par le RICS britannique, des progrès sont observés dans certains aspects de la filière bâtiment en vue d’être plus durable, mais le rythme de progression doit s’accélérer de manière significative et se généraliser.
Le rapport, qui a rassemblé les retours de près de 4 000 contributeurs dans 30 pays dans les secteurs de l’immobilier tertiaire, montre qu’une certaine amélioration dans la promotion de la durabilité a été réalisée au cours de l’année écoulée, notamment dans le secteur de l’immobilier commercial, car la demande d’immeubles « verts » ne cessent de s’élever.
Le rapport indique ainsi qu’en Europe, environ 75 % des contributeurs notent une hausse sensible ou forte de la demande des utilisateurs pour des bâtiments verts/durables au cours des 12 derniers mois, 10 points de plus qu’au seul Royaume-Uni.
Du côté des investissements, environ 80 % des personnes interrogées au niveau européen constatent une augmentation de la demande des investisseurs pour l’immobilier vert/durable au cours de l’année écoulée.
Cers évolutions ont un impact à la fois sur les loyers et les prix, une part importante des contributeurs voyant une prime de marché pour les bâtiments durables et indiquant que les actifs immobiliers non verts font l’objet de dépréciations. Pour les bâtiments qui ne sont pas classés comme verts ou durables, 57 % des personnes interrogées en Europe ont ainsi noté une réduction des loyers et 60% ont également cité une réduction des prix de vente.
Le rapport note par ailleurs une augmentation des évaluations des risques climatiques par les investisseurs sur leurs actifs construits, particulièrement au sein de l’Union européenne en raison de l’attention portée aux bâtiments verts par l’ambitieux « Green Deal » de la Commission européenne.
Cependant, les données montrent également qu’il y a eu peu ou pas de changement dans certains domaines importants au cours des 12 derniers mois. Dans la construction par exemple, une part importante des professionnels déclarent ne pas mesurer les émissions de carbone sur leurs chantiers.
Même si les répondants à l’enquête signalent que les professionnels de la construction commencent à adopter les outils et technologies numériques pour effectuer des analyses liées à la durabilité pour les projets de construction (principalement pour évaluer les besoins et les coûts énergétiques), il y a encore beaucoup à faire pour mesurer les émissions de carbone : 76% des professionnels européens déclarent ainsi qu’ils ne font aucune mesure opérationnelle des émissions de carbone sur les projets. Par ailleurs, plus de la moitié des répondants déclarent également ne pas mesurer le carbone incorporé, c’est-à-dire issu des matériaux utilisés. Même pour ceux qui le font, moins de 14 % disent en tenir compte pour sélectionner les matériaux qu’ils utiliseront dans leur projet.
Interrogés sur les obstacles à la réduction des émissions de carbone, 38 % des contributeurs ont identifié à la fois le manque de normes, d’orientations et d’outils établis/adoptés et les coûts élevés ou la faible disponibilité de produits à faible émission de carbone comme les problèmes les plus fondamentaux. Les questions culturelles et les pratiques établies sont également incriminées.
Pour télécharger le rapport (en anglais) : https://www.rics.org/uk/news-insight/future-of-surveying/sustainability/