Knight Frank vient de faire paraître sa nouvelle étude sur le marché du coworking. Après cinq années de forte expansion, le marché a connu un coup d’arrêt brutal en 2020 lié au déclenchement de l’épidémie de Covid-19. La mise en place de mesures de distanciation sociale a fait chuter les taux de remplissage, tandis que le volume des m² de bureaux pris à bail par les coworkers en Île-de-France a quasiment été divisé par cinq par rapport à 2019.
Certains opérateurs ont également libéré des surfaces, dans des proportions toutefois bien plus modestes que ce qui a été constaté dans d’autres grandes villes mondiales, comme New York, où les surfaces de coworking remises sur le marché ont totalisé plus de 500 000 m².
La situation s’est néanmoins améliorée en 2021 dès la fin du troisième confinement : les espaces de coworking se sont de nouveau remplis, et les opérateurs de coworking ont progressivement repris leur expansion immobilière. Près de 64 000 m² ont ainsi été loués sur l’ensemble de 2021 en Île-de-France, soit une hausse de 54 % par rapport à 2020, mais un recul de plus de 60% par rapport à 2019, année record avec plus de 180.000 mètres carrés loués.
Une nouvelle accélération est attendue en 2022, que soutiendront la hausse du nombre total de prises à bail et le retour des grandes transactions. Au 1er trimestre, plus de 23 000 m² ont d’ores et déjà été loués par les coworkers, dont les 8 600 m² pris par MORNING au 34 rue Laffitte dans le 9e arrondissement pour y ouvrir son plus grand site. D’autres opérations significatives sont en cours de négociation, confirmant le retour des opérateurs de coworking sur le devant de la scène.
A noter que les très grandes transactions (+ de 10.000 m2) sont à l’arrêt total depuis 2019. Est-ce le signe d’un repositionnement de l’offre vers des surfaces plus petites, plus dispersées et faciles à remplir ? Après la folie des grandeurs Wework et deux années de pandémie, les opérateurs ont sans doute consolidé leur modèle de développement. Reste à voir comment la demande va, elle, évoluer.
L’étude montre également que le phénomène coworking est plus développé à Londres et Paris que dans d’autres grandes métropoles internationales, et que Paris intra-muros représente à elle seule 75% des surfaces prises à bail en Ile-de-France.
Lien vers l’étude : https://immobilier.knightfrank.fr/bundles/fichiers/publications2020/f-19-82-zoom-sur-le-coworking.pdf