Les premières analyses des données revelées sur la plateforme Operat jettent une lumière inédite sur la consommation énergétique des bureaux en France. Depuis 2019, le décret tertiaire impose aux bâtiments de plus de 1 000 m² de réduire progressivement leur consommation, avec un objectif ambitieux de 60 % de baisse d’ici 2050. Développée par l’Agence de la transition écologique (Ademe), la plateforme a enregistré plus de 740 000 déclarations au 31 janvier 2024, soit près de 46 % de la surface totale du parc tertiaire. Ce premier bilan, réalisé en collaboration avec l’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID), dessine les contours des défis à relever.
L’immobilier de bureau se distingue comme l’un des principaux consommateurs parmi les actifs tertiaires. Les bureaux, aux côtés des secteurs de la logistique, du commerce et de la santé, totalisent à eux seuls plus des trois quarts des surfaces déclarées. Depuis la période de référence, une réduction globale de 22 % a été constatée jusqu’en 2022, renforcée par une baisse supplémentaire de 6 % entre 2021 et 2022. Cette dernière tendance est accordée à la hausse des prix de l’énergie et à des conditions climatiques plus clémentes que la moyenne.
Les bureaux parisiens, en particulier, illustrent des disparités significatives en termes de consommation énergétique. Les données montrent que les consommations varient entre 126 et 162 kWh/m²/an selon les méthodes d’évaluation, un écart notable par rapport à la moyenne nationale. Cet écart est en partie lié aux spécificités de l’architecture urbaine parisienne et aux divers usages présents au sein d’un même bâtiment. Cette diversité de fonctions augmente la consommation globale tout en rendant difficile l’établissement d’un ratio énergétique moyen pour les bureaux.
Avec ces premiers résultats, la plateforme Operat trace les grandes lignes de l’optimisation énergétique dans l’immobilier de bureau. Suivi rigoureux, adaptations spécifiques : l’atteinte des objectifs du décret tertiaire s’annonce exigeante pour ce secteur clé, où chaque avancée comptera dans la transition énergétique française. Ces conclusions soulignent l’importance d’ajustements ciblés et de solutions sur mesure pour optimiser la consommation énergétique des bureaux.