En y réfléchissant bien, je me suis dit qu’il n’y avait pas tant d’occasion que cela au cours de l’année de former des vœux. Le début d’année étant propice à cela, je me suis laissé tenter ! Pas question de parler kilos en trop et sport à gogo (quoi que cela devrait trôner en tête de liste…) mais plutôt exemplarité, mixité, personnalisation et atmosphère.
Mon premier vœu serait donc de voir l’exemplarité devenir la règle. Dans les projets immobiliers tout d’abord, où chacun devrait s’appliquer les règles édictées pour les autres mais pas pour soi. C’est une habitude encore trop fortement ancrée, notamment au sein de nos élites – et parfois encore trop facilement défendue par les victimes elles-mêmes – que de demander aux autres de faire ce qu’ils disent mais de ne pas se l’appliquer pour tout un tas de raisons, plus ou moins bonnes. Ce n’est pas facile d’être exemplaire, c’est pour cela que l’effort sera apprécié ! Une exemplarité qui devrait s’étendre aux pratiques RSE alors que près d’un fournisseur sur deux relève un décalage entre les engagements que son client lui demande de prendre et les pratiques du même client… Un cercle vicieux difficile à briser puisqu’aucun fournisseur ne souhaite « dénoncer » son client. Dommage car un petit « name & shame » sur ce point comme piqûre de rappel ne ferait pas de mal de temps à autre !
Mon deuxième vœu n’en est pas vraiment un puisqu’il va se réaliser quoi qu’il arrive. Il s’agit du développement de la mixité d’usages au sein des immeubles. Et je ne parle pas seulement de la mixité des usages au sein des espaces professionnels, déjà à l’œuvre depuis plusieurs années, mais aussi du développement de la mixité de fonctions du bâtiment lui-même pour en faire un outil au service du « faire société ensemble ». Les immeubles doivent devenir des fabriques à lien social, à expériences, à innovation. Pour cela, ils doivent être conçus et exploités différemment, de manière à inclure plus d’activités et d’occupants différents.
Mon troisième vœu, je le fais depuis très longtemps et j’espère qu’il va se réaliser. J’aimerais voir enfin les entreprises permettre plus de souplesse et de personnalisation dans l’expérience qu’elles offrent à leurs collaborateurs. Si on en a enfin – presque – fini avec la pointeuse, il reste encore un long chemin avant de voir se concrétiser une réelle agilité dans l’organisation du travail, et donc de vie, de chacun. Il ne s’agit pas de faire sauter toutes les règles collectives, elles restent indispensables, mais d’en déverrouiller certaines, comme par exemple les horaires flexibles ou la semaine de quatre jours. Bien sûr, cela ne peut pas s’appliquer à toutes les organisations, mais toutes les organisations devraient regarder ce qu’elles pourraient faire pour améliorer l’équilibre des temps de vie. Ces efforts sont attendus et c’est parce qu’ils ne sont pas faciles qu’ils seront appréciés !
Enfin, mon dernier vœu serait de voir le rôle des émotions et des expériences mieux pris en compte dans les projets immobiliers et d’aménagements. A travers l’art, le design ou les animations, les lieux de travail peuvent devenir source d’inspiration et d’attachement grâce aux émotions. Pas parce qu’on le décrète, mais parce qu’on croit à la force du partage d’un moment, d’une œuvre, d’un message… Rien n’est plus intense ni plus riche que de vivre une expérience mémorable ensemble et les lieux de travail doivent aussi servir à cela. Walt Disney l’avait bien compris, lui qui, en 1941, proposait déjà une expérience incomparable à ses collaborateurs sur son nouveau campus de Burbank… A méditer !
Toute l’équipe d’ANews WorkWell vous souhaite une très belle année 2023, pleine de joies et de réussites, et vous donne rendez-vous très prochainement pour une très intéressante table-ronde qui portera sur « la restauration d’entreprise à l’heure du travail hybride : que prévoir ? quelles innovations ? » avec Catherine Guizol (Ipsen), Dominique Delattre-Demetz (Chateauform’) et Cyril Dugué (Convergence).
Lionel Cottin
Directeur de la rédaction
