Les entreprises ont été appelées à préparer des plans de sobriété pour réduire leurs consommations énergétiques de 10% dans les semaines et mois qui viennent, mettant largement à contribution leurs équipes immobilier/environnement de travail/FM. Dans un geste à applaudir, certaines ont d’ores et déjà produit – et communiquer sur – leur plan. Mais au-delà de l’effet d’annonce, je ne peux m’empêcher de me demander qui en est et en sera le pilote ?
J’animais récemment une table-ronde sur le thème « Le FM, acteur de votre RSE ? », où il s’est avéré que le point d’interrogation avait son importance. En effet, lorsqu’il s’est agi d’aborder le sujet de la performance énergétique des bâtiments, tout le monde était d’accord pour dire que les opérateurs de facility management étaient les mieux informés et les plus capables d’aider les directeurs de l’immobilier et de l’environnement de travail dans le pilotage de cette performance – l’« energy management » comme on l’appelle en bon français – notamment dans le cadre des plans de sobriété à venir.
Pourtant, dans les faits, l’« energy management » échappe aux opérateurs FM, constatait certains de mes intervenants, pour échoir à des cabinets spécialisés et des start-ups qui se sont multipliés ces dernières années pour venir vendre aux entreprises des services et des outils (souvent des capteurs) de collecte de données, d’audit et d’élaboration de plans d’action. Et c’est ainsi que le « faiseur » et celui qui possède déjà toutes les données et la connaissance fine de l’immeuble, l’opérateur FM, s’est trouvé dépossédé du pilotage de l’efficacité énergétique. Pourquoi ? Certains ont pointé du doigt le manque de compétences internes sur le sujet, d’autres les lacunes dans l’accompagnement au changement, car qui dit efficacité énergétique, dit changement d’habitudes. Ce sera particulièrement vrai pour les plans de sobriété à venir.
Voilà pourquoi je m’interroge : qui pilote l’élaboration des plans de sobriété dans les entreprises aujourd’hui, et qui en pilotera la mise en œuvre demain ? Le point est tout sauf anodin si on souhaite obtenir des résultats concrets et en ligne avec les objectifs des plans présentés.
Connaissance technique des immeubles et capacité à collecter et analyser les données sont bien entendu absolument nécessaires, mais c’est surtout la qualité de l’accompagnement au changement qui découlera des mesures mises en œuvre qui assurera le succès ou non de ces plans, notamment sur le moyen et le long terme. Plus que jamais, cette compétence devient essentielle dans tous les projets d’entreprise et donc les projets des DI/DET.
Et vous, dans votre entreprise, qui pilote le sujet ? N’hésitez pas à partager vos expériences et réactions sur notre page LinkedIn (et à vous y abonner si ce n’est déjà fait !) (1).
Toute l’équipe d’ANews WorkWell vous souhaite une belle semaine et vous donne rendez-vous pour une table-ronde consacrée à l’accompagnement à la mise en place du travail hybride avec un très beau tour de table !
Lionel Cottin
Directeur de la rédaction
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