Globalement, le secteur de la construction pèse 23 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Née en 2019, la start-up Vestack, promet de construire des bâtiments modulaires bas carbone et performants au niveau thermique.
Pour cela, Vestack développe un logiciel qui permet la conception numérique des bâtiments, dans la même veine que les configurateurs de meubles ou de cuisine en ligne. Elle a ensuite recours à une construction industrialisée, où l’entreprise préfabrique des bâtiments en kit – sous forme de modules – sur son site d’assemblage en Seine-et-Marne. L’entreprise possède une « bibliothèque » de panneaux de murs, de plancher, etc. Mais les longueurs peuvent varier, tout comme les façades. Six projets ont été réalisés, signant l’envol de cette technique nouvelle de construction des bâtiments en France.
« Nous réduisons de 60 % en moyenne les émissions de CO2 sur les bâtiments construits, le tout sans surcoût pour les promoteurs immobiliers grâce à l’industrialisation du procédé de construction et à un flux logistique optimisé », argumente Sylvain Bogeat, patron et cofondateur de l’entreprise.
L’entrepreneur utilise des matériaux biosourcés, comme le bois, qui vient remplacer le béton dans l’ossature des bâtiments, responsable à lui seul de 8 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. L’offre de la jeune pousse s’inscrit par ailleurs dans le sillage de la nouvelle réglementation RE2020, lancée par la loi Elan et appliquée depuis janvier 2022, qui intensifie les normes environnementales dans la construction de nouveaux bâtiments. Dans le viseur : l’efficacité énergétique, les matériaux biosourcés et l’adaptation aux conditions climatiques extrêmes.
Pour accélérer son développement, la start-up vient d’annoncer une levée de fonds de 10,3 millions d’euros qui lui permettra de développer ses capacités de production, que ce soit en propre, avec un nouveau site fin 2022, ou en externe avec de la sous-traitance. L’entreprise va également doubler ses équipes, qui comprennent une quarantaine de personnes, dont une quinzaine d’ouvriers sur site. Elle prévoit aussi d’investir dans la R&D pour se charger de bâtiments plus complexes, comme les grands open spaces, ou développer de nouveaux produits comme l’isolation thermique à l’extérieur des bâtiments.