Alain d’Iribarne, sociologue, directeur de recherche au CNRS et président du comité scientifique d’Actineo (1), analyse dans un article récent paru sur le site du CRDIA (2), les facteurs influençant le retour au bureau des salariés dans 5 grandes aires métropolitaines (Paris, Londres, Gafaland californien, Randstad hollandais et Singapour). Si le souhait de meilleur équilibre entre vies professionnelle et personnelle est partout très élevé, quelques variations existent quant aux attentes vis-à-vis des lieux de travail post-Covid.
L’article s’appuie sur les résultats de la dernière enquête internationale d’Actineo, parue en 2021, et complète les publications précédentes : « Quelle hybridation à venir pour le travail de bureau ? Enseignements d’une enquête internationale » et « Intérêt et limites du télétravail à domicile, comparaison internationale ».
De cette nouvelle analyse, il ressort principalement que, si le développement du travail dit « hybride » impacte une part importante de la population des salariés de bureau dans leur organisation du travail et leurs habitudes, les facteurs fondamentaux d’attractivité des bureaux restent assez stables et, surtout, très variés.
La localisation (la qualité du quartier notamment) et la qualité du bâtiment restent ainsi les facteurs d’attractivité principaux. Pouvoir accéder à des espaces de concentration individuels est également un facteur important pour 46% des répondants parisiens, taux le plus élevé parmi le panel international des salariés consultés.
Sans surprise, Alain d’Iribarne relève que l’élément de motivation principal soutenant la présence au bureau est le moment d’échange informel et de convivialité avec ses collègues. Un élément plaidant en faveur d’une évolution des aménagements vers plus d’espaces d’interactions informelles. Mais il relève aussi que pour 37% des répondants, le bureau resterait le lieu de travail principal et qu’il est important de prévoir les espaces et les équipements répondant à leurs attentes : séparation des vies professionnelle et personnelle, conversations professionnelles plus efficaces, espace parfaitement adapté à son travail…
Enfin, Alain d’Iribarne pointe le fait que le principal frein au retour au travail dans son immeuble de bureau se trouve dans les pratiques de management, pas assez participatives et créant une atmosphère trop tendue et formelle.
Lien vers l’article : CRDIA – CAHIER 21 – Document 2
(1) Observatoire de la qualité de vie au bureau : Actineo | La référence sur la qualité de vie au bureau
(2) Consortium de Recherche de l’Ile Adam : CRDIA